1- Chaussées
Ce sont les pistes lourdes pour la manutention des transformateurs, des compensateurs et les pistes légères de circulation et d’accès au bâtiment de commande.
Le tracé des pistes et leurs dimensions sont fixés sur les plans guides propres à chaque ouvrage.
Les pistes seront exécutées de la façon suivante :
-un encaissement à la profondeur nécessaire.
-une sous couche éventuelle de 0,15 m d’épaisseur dans le cas de terrain argileux, constituée de sable de granulométrie appropriée,
-une couche de fondation de 0,25 m pour les pistes lourdes et 0,15 m pour les pistes légères constituée de grave d’oued ou de tout venant concassage fortement compacté par couches successives,
-une couche de base 0,10 d’épaisseur de grave ou de pierres cassées de granulométrie n’excédant pas 40 mm compactée,
-une couche de surface constituée par épandage successif d’émulsion de bitume et de gravillons 15/25, 5/15 et 3/8 à raison de 5 kg/m² de bitume et de
30 litres/m² de gravillons.
Cette couche peut être constituée d’un tapis de roulement en matériaux enrobés après épandage d’une émulsion de bitume dosée à 5 kg/m² avec gravillons sur la couche de base.
Les pistes seront formées avec pentes transversales (1/50 à 1/100 de la largeur) pour l’écoulement des eaux pluviales.
Elles seront bordées avec des éléments eventuellement préfabriqués en béton de dimensions approximatives :
-longueur : 1 m
-épaisseur : 0,06 à 0,10 m
-hauteur : 0,18 m
posés et scellés sur une forme en béton.
2-Réseau routier – route public :
2.1-Généralités
Route de raccordement au réseau public
Le tronçon routier appelé « Route d’accès » est destiné à relier l’ouvrage à desservir depuis le portail d’entrée du poste jusqu’au point de raccordement à la voie publique.
Route intérieures
Les routes intérieures sont le prolongement des routes d’accès à l’intérieur de l’enceinte du poste. Elles permettent aux différents véhicules susceptibles de les emprunter d’accéder :
-au bâtiment industriel principal,
-aux lieux de déchargement ou de stockage du matériel,
-aux cellules des transformateurs de puissance,
-le cas échéant, aux ateliers et magasins.
Elles permettent également d’établir la liaison avec les pistes de manutention qui desservent les cellules des installations extérieures à hautes tension.
2.2-Tracé des routes :
Les plans guides joints aux dossiers d’appels d’offres indiquent le tracé d’accès aux différentes parties des ouvrages depuis les routes du domaine public existantes. Ce tracé est déterminé en fonction des niveaux relatifs des plates-formes à raccorder,
de l’importance des charges et de l’encombrement des véhicules amenés à circuler sur ces voies.
Il appartient au Contractant, dans l’hypothèse où ces éléments ne figurent pas au
C.S.C.T, de faire préciser les points suivants :
-encombrement et poids des diverses charges indivisibles à transporter,
-nature des véhicules effectuant les transports, encombrement, voie et empattement de ces véhicules,
-répartition des charges par essieu et par roue.
En principe, et sauf indications particulières du C.S.C.T, la chaussée proprement dite doit être limitée à la largeur des essieux des véhicules les plus encombrants, en admettant de part et d’autre une sécurité de 0,50 m, ce qui limite sa longueur à 4,50 m.
Les accotements, traités plus simplement, sont fonction de l’encombrement des charges et des surlargeurs nécessaires à leur dégagement. Leur largeur minimale peut être prise égale à 0,60 m de part et d’autre de la chaussée dans les ouvrages à 225 kV.
L’emprise de la chaussée est variable selon le profil en travers du terrain.
Le tableau ci-dessous donne, à titre indicatif, les charges et les largeurs des convois pour le transport des transformateurs de puissance.
Type de Charge de convois Largeur
transformateurs Utile(t) Roulante (t) Par ligne Pression Route (m) Accotement(m)
(kV) d’essieu(t) pneus(bars)
63 50 70 18 9 4.00 0.25
225 150 210 18 9 4.50 0.60
400 300 380 23 9 4.50 0.60
Des exemples de raccordement et de tracé de routes lourdes sont donnés par les plans ci-joints.
En ce qui concerne le raccordement des voies d’accès aux routes appartenant au domaine public, il doit être étudié en fonction de la largeur des chaussées et des accotements des deux voies considérées compte tenu des dégagements nécessaires pour le passage et la manoeuvre des convois spéciaux.
Les dispositions doivent être établies en accord avec l’Administration des Ponts et Chaussées qui fixe les conditions auxquelles doit répondre le raccordement, tant au point de vue de la conservation de l’écoulement des eaux, que du profil à adopter afin de ne pas apporter d’entraves à la circulation routière.
2.3-Généralités sur la construction des chaussées :
Les différents types de chaussée examinés ci-après sont classés en deux groupes
-les chaussées souples,
-les chaussées rigides.
Les chaussées souples sont constituées par un empilage de matériaux pierreux recouvert de revêtements à base de bitume ou de goudron. L’absence de cohésion des couches qui les composent les rend très flexibles. Les pressions sur le sol sous- jacent sont localisées dans un faible rayon autour de l’axe de charge.
Pour diffuser ces pressions et réduire la valeur maximale sur l’axe de charge, il faut augmenter l’épaisseur des chaussées.
Les chaussées rigides sont constituées par des dalles de béton. Les pressions sont largement réparties sous la charge.
Seules les flexions dans la dalle peuvent être dangereuses et son épaisseur doit être suffisante pour éviter qu’elle se rompe.
2.3.1-Construction des chaussées souples :
Définition des différentes couches
La coupe d’une chaussée peut être schématisée suivant la figure ci-dessous :
Sol
Lorsque la forme du sol a été dégrossie et abaissée à un niveau suffisant pour que la chaussé ait, en tous points, une épaisseur convenable, le sol doit être compacté. En effet, l’expérience montre que les sols compactés résistent en général mieux aux efforts imposés par les charges. Ceci est particulièrement vrai pour les charges lourdes qui provoquent des tassements différés générateurs de rupture.
En principe, le compactage doit conduire à obtenir 95 % de la densité sèche Proctor modifié dans les 15 cm supérieurs du terrain et 90 % de cette densité sèche dans les autres couches compactées.
Couche de forme
Le rôle de cette couche de forme est de :
-constituer une base solide pour la mise en oeuvre de la chaussée et résister sans trop se détériorer au passage des engins,
-uniformiser la portance du sol de fondation.
Cette couche de forme est mise en oeuvre à la fin des travaux de terrassement à partir des matériaux extraits sur le chantier auxquels ont fait subir un compactage plus poussé. Ces matériaux peuvent être stabilisés à la chaux ou au ciment pour améliorer leurs qualités mécaniques. En particulier, cette stabilisation permet de rendre insensibles à l’eau des matériaux non exempts de plasticité ou de donner de la cohésion à certains matériaux fins.
Couche de fondation
Le rôle de la couche de fondation est de répartir les efforts et de diminuer la pression exercée sur le sol de fondation.
Pour sa constitution, un grand nombre de sols conviennent, soit simplement apportés, soit améliorés par un traitement approprié, par mélange avec un sol d’apport convenable par exemple.
Les conditions auxquels doivent satisfaire ces sols sont les suivantes :
-être susceptibles de compactage. Il faut pour cela que la granulométrie soit convenable. La granulométrie idéale d’un sol correspond à une courbe représentative comprise dans le fuseau de deux courbes, P/100 = (d/D)n, D étant le calibre maximum de granulat inférieur à 4 cm et P le pourcentage d’éléments passant au tamis de maille d. L’exposant n doit être compris entre 0,4 et 0,6. On obtient ainsi une granulométrie continue avec prépondérance de gros éléments.
-être peu sensibles à l’eau. Pour cela il faut que la proposition de fines argileuses soit la plus faible possible,
-conserver dans les conditions hygrométriques le plus défavorables une portance suffisante.
-pouvoir coexister en bon voisinage avec le terrain sur lequel il est posé. Des difficultés peuvent survenir dans deux cas :
-le sol d’apport est sensible à l’eau et le terrain de fondation est, soit très imperméable, soit exposé à de fortes remontées capillaires. Il est nécessaire dans ce cas d’interposer entre la couche de forme et la couche de fondation une sous-couche drainante.
le terrain contient des éléments très fins et en particulier des fines argileuses qui risquent, au cours du compactage et quand la chaussée sera en service de pénétrer dans le sol d’apport et d’en altérer les caractéristiques. Dans certains cas, il est nécessaire d’interposer entre la couche de forme et la couche de fondation une sous- couche qu’il faut prévoir.
sous-couche drainante et sous-couche anticontaminante
Une même couche peut difficilement jouer les deux rôles de drainage et d’anticontamination.
Suivant les cas c’est l’une ou l’autre de ces sous-couches qu’il faut prévoir.
sous-couche drainante
Le rôle de la sous-couche drainante ménagée entre le sol d’apport et la couche de forme est de couper les remontées capillaires et d’évacuer les eaux provenant, soit de ces remontées, soit d’infiltrations de haut en bas.
A cette fin elle sera réalisée à partir de matériaux très perméables. Une épaisseur de l’ordre de 5 cm est suffisante.
-sous-couche anticontaminante
Cette contamination n’est à craindre que lorsque D15 5d85 : D 15 est la dimension du tamis dans lequel passent 15 % en masse des matériaux du sol d’apport
; d85 est la dimension du tamis dans lequel passent 85 % en masse des matériaux de la couche de forme.
Si cette condition n’est pas réalisée, il faut placer entre les deux assises incompatibles une sous-couche anticontaminante dont la granulométrie est choisie de façon à satisfaire, dans les deux sens, l’inégalité ci-dessus.
-couche de base
Le rôle de la couche de base est de :
-résister aux efforts de cisaillement appliqués par le freinage ou l’accélération des véhicules,
-transmettre les efforts de surface à la couche de fondation,
-participer avec la couche de surface à la résistance à la flexion.
Les contraintes imposées aux matériaux sont les mêmes que pour la couche de fondation compte tenu des remarques suivantes :
-les matériaux doivent avoir une grosseur inférieure à 30 mm. Cette grosseur ne doit pas, en outre dépasser la moitié de l’épaisseur de la couche.
-les matériaux doivent avoir une bonne résistance au poinçonnement.
Le module de rigidité des couches de base peut être amélioré par stabilisation au ciment, chaux, bitume.
-couche de surface
Son rôle est de :
-transmettre les efforts de surface à la couche de base,
-résister aux efforts tangentiels,
-assurer l’imperméabilisation de la chaussée,
-résister à l’usure,
-posséder des qualités antidérapantes.
Cette couche est réalisée à l’aide d’enrobés denses à chaud ou à froid. L’épaisseur du revêtement est de l’ordre de 25 à 30 mm.
Ce type de couche de chaussée doit répondre aux spécifications du fascicule 27 du Cahier des Prescriptions Communes du Ministère des Travaux Publics.
La préférence sera donnée dans la plupart des cas aux enrobés denses à chaud qui sont les plus sûrs et les plus performants (catégorie DC à pourcentage de vide inférieur à 8 %).
-Profil en travers des chaussées souples
Les différentes couches doivent être réalisées en escalier, la fondation débordant de la couche de base,
la couche de forme débordant de la couche de fondation … suivant la figure ci-après :
Cette disposition permet :
-de ne pas affaiblir la chaussée en rive,
-de permettre à tout instant une évacuation rapide des eaux de pluie,
-limiter la ségration des matériaux utilisés dans les différentes couches.
-Lutte contre le gel des chaussées
Dans les régions ou l’hiver est rigoureux et où, par conséquent, la profondeur et la durée de gel sont importantes,
les chaussées doivent être d’une épaisseur suffisante pour que le gonflement du sol soit très faible et que les efforts sur les fondations en période de gel ne soient pas excessifs.
C’est pourquoi les matériaux constituant la chaussée ne doivent pas être gélifs et la granulométrie ne doit pas contenir trop de fines argileuses afin que les couches considérées n’absorbent pas l’eau du sous-sol et ne gonflent pas.
-Epaisseur des chaussées
Une méthode de calcul de l’épaisseur des chaussées souples est donnée en Annexe
1. Elle permet de déterminer approximativement cette épaisseur connaissant la portance du sol et la charge par essieu des convois ayant à emprunter la chaussée.